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ces bâtimens est une grande esplanade, et le magasin à poudre qui se trouve placé exactement contre la cuisine du gouverneur, par conséquent dans un endroit bien dangereux, quoiqu’il en soit séparé, à la vérité, par un mur fort épais.

Du château au sud-est, le long de la grève, court une ligne au bout de laquelle on construisoit un petit fort, qui n’étoit pas encore achevé lorsque je quittai la dernière fois le Cap. Il est destiné à recevoir vingt-six pièces de canon. De l’autre côté de la ville il y a une autre grande batterie, près la pointe des Dunes (Duintjes), qui porte le nom de Château-d’Eau (Water-Kasteel). Toutes ces fortifications sont destinées à protéger la rade et à prévenir les descentes ; précaution qui me paroît assez inutile ; car il est certain qu’une personne tant soi peu instruite dans l’art de la guerre ne tentera jamais de mettre pied à terre de ce côté là.

Derrière la ville, en allant vers la montagne de la Table, est le jardin de la Compagnie : c’est un carré long de trente arpens ; vers le bout du jardin le terrain s’élève insensiblement, sans qu’on s’en apperçoive. Il est divisé dans sa longueur en cinq allées tirées au cordeau, dont celle du milieu est composée de