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dans ce lieu infect courent non-seulement le risque d’y perdre entièrement leur santé, mais on leur retient encore leur paie pendant tout le tems qu’ils sont obligés d’y rester, sous prétexte qu’ils ne font point de service et que pendant ce tems ils sont nourris aux dépens de la Compagnie.

À peu de distance de là on voit un bâtiment qui porte l’imposante inscription de Bibliotheca publica. Il y a une longue salle où sont quelques mauvais livres, qui rappellent ceux qu’on trouve dans une bibliothèque de Batavia, à laquelle on a donné le même titre pompeux. Le sacristain de l’église est chargé de la garde de ce dépôt littéraire.

Le château de Bonne-Espérance est un pentagone régulier, situé à cinquante toises au sud-est de la ville, et à environ vingt toises de la mer. De ce dernier côté il est couvert par un grand ouvrage extérieur, et par une demi-lune de la porte qui conduit à la ville. Les courtines et les bastions sont bâtis en pierres à la hauteur de quatorze à quinze pieds. L’intérieur contient de spacieux bâtimens pour le gouverneur et les autres employés ; mais ils n’en font aucun usage et demeurent tous dans la ville, excepté le chef de la garnison, qui est obligé d’y habiter. Entre