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fet d’orgues. La maison commune est de l’autre côté de la ville sur une grande place, laquelle est entourrée d’assez belles maisons. Près de l’église on trouve l’hôpital de la Compagnie. Ce bâtiment, qui forme une croix, est de toutes parts entourré de maisons, qui interceptent la libre circulation d’air, si nécessaire à la salubrité de semblables édifices. Les salles en sont d’ailleurs écrasées et beaucoup trop petites pour recevoir le grand nombre de malades qui arrivent ici sur les vaisseaux de la Compagnie. Cet hôpital n’étoit d’abord destiné que pour cinq à six cents malades ; aujourd’hui il y en a quelquefois plus de mille. Cela y entretient constamment un air vicié et une très-mauvaise odeur ; de manière qu’il arrive souvent que ceux qui sortent de cet hospice apportent sur les vaisseaux des maladies contagieuses qui enlèvent beaucoup de monde. Les malades y reçoivent une assez bonne nourriture, mais ils sont au reste fort mal soignés ; et il y manque aussi de gens instruits dans l’art de guérir. Si quelque chose mérite l’attention de la Compagnie, c’est certainement cet hôpital, non-seulement pour ce qui regarde l’édifice même, mais aussi pour ce qui est de son administration. Les pauvres marins qui ont le malheur d’entrer