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on n’y trouve que montées et descentes ; elles sont cependant assez larges pour que deux voitures attelées chacune de huit à dix paires de bœufs puissent s’éviter facilement. À vue d’œil, je pense qu’il y a au moins cinq cents maisons au Cap, la plupart d’un seul étage et couvertes de chaume au lieu de tuiles, à cause des violentes raffales auxquelles elles sont exposées ; elles sont aussi presque toutes crépites avec de la chaux à l’extérieur : cette chaux est cuite d’une espèce de pierre qu’on trouve dans la baie de Saldanha.

La rivière qui descend de la montagne de la Table, coule le long d’une grande place au sud de la ville, dans un canal construit en pierre, lequel est garni des deux côtés, vers le haut, des plus belles maisons de la ville, et bordé d’arbres touffus : il porte le nom de canal des Seigneurs (Heeren-gracht).

Sur cette place on trouve deux fontaines toujours jaillissantes, dont on peut cependant arrêter les eaux par le moyen de grands robinets de cuivre. Ces fontaines fournissent de l’eau aux habitans du Cap et aux vaisseaux de la rade.

L’église est placée près du canal dont je viens de parler : elle est surmontée d’une petite tour en flèche, et il y a un assez bon buf-