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c’est celle de ces montagnes qui en est la plus éloignée.

Ces hautes montagnes, particulièrement les deux dernières, causent par leur proximité de grandes incommodités aux habitans du Cap, pendant la mousson de sud-est, par les fortes raffales qui viennent alors se rabattre par-dessus leurs cimes. Quelques heures avant que ces vents commencent à souffler, on apperçoit un petit nuage blanc sur la Table, lequel est suivi de plusieurs autres nuages semblables, qui, prenant insensiblement plus de consistance, couvrent bientôt le sommet entier et descendent quelquefois jusqu’à la moitié de la hauteur de la montagne ; de sorte qu’elle semble alors comme enveloppée d’un épais brouillard ; tandis que les nuages tombent en tournoyant dans la gorge entre la partie occidentale de la Table et la Tête du Lion. Viennent ensuite de fortes raffales et des tourbillons qui durent souvent quatre jours et davantage. Pendant ce tems, on a beaucoup de peine à se tenir sur pied dans les rues ; il arrive même par fois que de petites pierres sont enlevées par ces vents, et portées jusqu’aux vaisseaux qui mouillent sur la rade. À peine les vaisseaux peuvent-ils rester sur leurs ancres, dont les cables se rompent par la seule