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près du Cap de Bonne Espérance, et notamment la montagne de la Table, à la distance, comme il nous parut, de douze à treize milles. Mais comme le jour étoit trop avancé pour nous rendre sur la rade, nous résolûmes d’attendre jusqu’au lendemain avant de pousser jusque là.

Nous nous trouvâmes ici à 1° 45’, ou vingt-deux milles, plus à l’ouest que lorsque nous étions, le 27 août, à la hauteur de l’île de Bona-Vista ; de sorte qu’il n’y avoit pas une trop grande erreur dans notre calcul. Depuis notre départ de Vlissingen, nous avions perdu trente hommes, et le nombre de nos malades alloit alors à cinquante-huit, qui presque tous se trouvoient attaqués du scorbut. Le lendemain de grand matin nous forçâmes de voiles, en dirigeant vers la baie de la Table, entre la Baleine (Walvisch) et la Croupe du Lion (Leeuwenstaart) ; mais le vent ayant molli, nous ne pûmes jeter l’ancre sur la rade intérieure qu’à quatre heures de l’après-midi. Nous saluâmes le fort de treize coups de canon. Nous trouvâmes sur cette rade le houcre le Snelheid de la Compagnie des Indes, et un vaisseau françois destiné pour l’île de Bourbon. En remontant la rade, le pays n’offre rien moins qu’un aspect agréable : on n’ap-