Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur commerce ne peut être comparé avec le nôtre ni avec celui des Anglois. Leurs vaisseaux montent le Gange jusqu’à Chandernagor, où il y a assez d’eau pour les recevoir.

Le chef-lieu de la Compagnie danoise est à Serampour à mi-chemin entre Chinsura et Calcutta, sur le bord occidental du Gange. Cet endroit ne consiste qu’en quelques maisons et un petit village. Leur commerce est le moins considérable qui se fasse ici par les nations européennes : il ne leur vient qu’un ou deux vaisseaux d’Europe, et ils n’ont point de navigation particulière. Pendant mon séjour au Bengale, leur directeur ou gouverneur abandonna la factorerie en emportant avec lui trois lacs de roupies ou quatre cent cinquante mille florins de Hollande, avec lesquels il a passé en Angleterre.

On trouve aussi au Bengale des négocians orientaux, tels que Persans, Arméniens et autres, qui y sont attirés par les grands avantages qu’ils peuvent faire. Et véritablement ce pays est, à beaucoup d’égards, admirablement propre à faire le commerce le plus étendu. Quels immenses bénéfices n’en ont pas tiré les nations européennes ? et quels bénéfices considérables ne pourroient-elles pas retirer encore d’une contrée si fertile et qui sert