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cune autre espèce de retranchemens ; il leur est également défendu de laisser flotter, comme les autres nations, le pavillon de leurs factoreries à une haute perche ; ils ne peuvent l’attacher qu’à un long bambou. Les Anglois sont fort attentifs à faire observer ces conditions, ainsi que vient de le prouver un exemple tout récent que voici :

Le gouverneur françois, M. Chevalier, avoit fait creuser un profond fossé autour de Chandernagor, avec quelques angles saillants, dont on avoit jeté la terre en dedans de ce fossé, de manière que cela formoit plus ou moins une espèce de retranchement ; le tout sous prétexte de faire servir ce fossé à l’écoulement des eaux des terres adjacentes dans le Gange, afin de rendre par-là le séjour de Chandernagor plus sec et plus salubre. Le gouvernement de Calcutta en jugea néanmoins autrement : il envoya quelques jours après un ingénieur avec huit cents sipahis, qui eurent bientôt comblé ce fossé et nivellé le terrain. Quelque révoltant que parut à M. Chevalier ce traitement hautain de la part des Anglois, il se vit obligé de s’y soumettre faute de forces nécessaires pour s’y opposer. Les François ne peuvent y avoir que très-peu de canons, qui sont uniquement destinés à rendre le salut