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puissance des Anglois dans ces contrées. Je dis en grande partie, parce que je suis persuadé, d’après de bonnes informations, que le manque de fidélité des employés contribue beaucoup à diminuer ses bénéfices.

Les épiceries et le cuivre en barres du Japon y sont apportés de Batavia, et ne peuvent l’être par aucune autre nation. Ces deux articles sont ceux qui donnent le plus de bénéfice, parce qu’on ne peut s’en passer ici. Cependant la vente de ces denrées et des autres marchandises ne rapporte pas assez pour parer aux charges de la factorerie, qui vont à plus de 600,000 florins. La perte seule des ancres et des cables des vaisseaux de la Compagnie qui mouillent sur le Gange lui coûte, année commune, 30,000 florins.

Le vaisseau qui arrive ici directement tous les ans d’Amsterdam, apporte du fer, des draps et d’autres articles d’Europe, qui se vendent assez bien. La Compagnie fait sur-tout de grands bénéfices sur l’argent en lingots dont on fait battre des roupies.

On estime que la Compagnie emploie tous les ans entre quatre et cinq millions de florins à son commerce du Bengale, dent la plus grande partie sert à l’achat des marchandises qu’elle envoie en retour dans la patrie ; le