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la côte du Brésil, on n’apperçoit pas qu’elle décline au nord-est ; c’est-à-dire, si l’aiguille aimantée indique le véritable nord et le véritable sud, ou si elle court plutôt à l’ouest, on peut être assuré de pouvoir dépasser ce cap. Il en est de même près des Abrolhos, où l’on ne court aucun danger avec 2, ou 3° de déclinaison au nord-est. De-là, en tirant à l’est ou sud-est, la déclinaison augmente, et l’aiguille s’éloigne de plus en plus du véritable nord vers l’ouest, jusqu’à la longitude de l’île de Madagascar, où, sur le parallèle de 39 à 40° de latitude sud, il indique le nord à 27° à l’ouest. D’ici, en allant vers le détroit de la Sonde, l’aiguille décline de plus en plus, jusqu’à ce qu’au 12 ou 13° elle indique de nouveau le véritable nord. Au Cap de Bonne-Espérance on eut cette année une variation de 20½° nord-ouest. La déclinaison à l’ouest augmente encore chaque année ; et l’on a, depuis quelque tems, observé à Paris que la déclinaison y augmente aussi graduellement tous les ans de 10½°, ou d’un sixième de degré, ainsi que cela est dit dans la Connoissance des tems pour l’année 1771.

Le 27 novembre, à trois heures après-midi, nous atterrîmes enfin, à notre grande satisfaction, à l’est du vaisseau, la côte d’Afrique