Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pense. Les femmes contribuent, de leur côté, à ces dérangemens de finances, par un luxe désordonné en bijoux, en habits et en argenterie. D’ailleurs, elles ne se mêlent absolument de rien dans leur ménage, et abandonnent tout au soin de leurs esclaves.

Les femmes se lèvent ici entre huit et neuf heures. La matinée se passe à faire quelques visites, ou à se tenir les bras croisés sur un bon canapé. On dîne à une heure et demie ; ensuite on dort jusqu’à cinq heures ; on s’habille, et la soirée et une partie de la nuit sont consacrées à des assemblées ou à des bals, qui se multiplient pendant la saison froide.

C’est le costume anglois qui est le plus en usage ici. Les femmes ont, à cause de la chaleur, la gorge toute nue ; ce qui n’offre pas un spectacle trop édifiant ; elles ont d’ailleurs beaucoup d’amitié et de complaisance pour les étrangers, qui peuvent passer avec agrément quelques mois au Bengale. On y connoît aussi les parties fines en voitures ou dans des embarcations sur le Gange ; mais ces plaisirs reviennent extrêmement chers.

Autrefois le commerce de ce royaume étoit fort avantageux pour la Compagnie ; mais il est bien déchu depuis quelques années ; ce qu’il faut sans doute attribuer en grande partie à la