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ropéens, qui passent le reste du tems à s’amuser ou à dormir, quand les grandes chaleurs ne les en empêchent point.

Outre ces secrétaires nègres, chaque Euroropéen a un ou deux Banians, qui lui servent à tenir ses registres de recettes et de dépenses, d’achats et de ventes. Ces Banians n’ont aucun appointement fixe ; mais il leur est alloué une certaine remise sur chaque roupie qu’ils paient, ce qui s’appelle costumado. Il y a de plus des domestiques mores, et des pions ; qui courent devant les palanquins, et portent le sambréel ou parasol quand on sort à pied.

Chaque maison a son portier, qui se tient assis à la porte depuis le matin jusqu’au soir, sans faire autre chose ; un ou deux attelages de berras ; ou porteurs de palanquin (dont chaque attelage est composé de six hommes) ; une matarani ; ou servante pour l’enlevement des ordures ; enfin, un grand nombre d’esclaves des deux sexes.

Cette manière de vivre occasionne une grande dépense. Le moindre ménage coûte par an cinq à six mille roupies, encore faut-il user de beaucoup d’économie. La plupart ont besoin du double, quoique leurs revenus ne suffisent quelquefois pas à la moitié de cette dé-