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Patna. Ce village borde en partie le fleuve et a plus de trois quarts de lieue de marche de circuit. Du côté de la terre il est entouré d’une haute clôture. L’intérieur est disposé fort irrégulièrement. On y trouve plusieurs bazars ou marchés où l’on vend toutes sortes de denrées, mais principalement des commestibles. La plus belle de ses rues est celle des agens de change, qui se fait remarquer par sa longueur et sa largeur.

Les principales maisons sont bâties en pierre avec des toits en plate-forme à la façon des Mores. Elles n’ont qu’un seul étage, et sont crépites en dehors avec de la chaux ; ce qui forme un aspect assez agréable. On emploie dans la construction des maisons le moins de bois possible, à cause des termites qui dévorent, en peu d’années, l’intérieur de la partie des poutres qui est encastrée dans les murs ; de sorte que ces poutres tombent quelquefois tout à coup, sans qu’on ait rien apperçu à l’extérieur. On n’a pas encore trouvé de remède contre cette espèce de fléau.

On n’emploie point au Bengale de vitres aux fenêtres ; on les remplace par des jalousies de rotin entrelacé, ce qui convient mieux aux grandes chaleurs qui règnent dans ces contrées pendant huit ou neuf mois de l’an-