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Les Bengalois l’appellent jimidar, c’est-à-dire, baillif de village.

Les appointemens du fiscal consistent principalement en un droit de cinq pour cent qu’il perçoit sur toutes les marchandises importées par des particuliers, au-delà de celles que la Compagnie permet aux officiers de ses vaisseaux de prendre avec eux. Il reçoit également un droit de cinq pour cent de toutes les marchandises qu’on exporte, soit que le commerce en soit prohibé ou permis. En comptant l’un parmi l’autre, il tire de chaque vaisseau plus de quatre mille roupies ; de sorte que s’il arrive seulement six vaisseaux par an, ses appointemens, pour cette seule partie, vont à vingt quatre mille roupies. Quand il passe par le village, on le régale de la même musique que le directeur.

Outre le conseil civil ou politique, il y a un conseil de justice, dont l’administrateur en chef est le président. Ce conseil condamne à mort sur la sanction du gouvernement de Batavia ; mais il ne lui est permis de mettre ces jugemens à exécution que dans la loge de la Compagnie ou sur ses vaisseaux.