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pesant. Le fou tacheté, dont la grosseur est celle d’une petite oie, vole toujours par couples ; ceux qui volent seuls sont appelés foux bâtards : ceux-ci s’éloignent davantage des côtes que les autres ; ils sont blancs avec des taches noires. La vue de ces oiseaux, mais sur-tout la déclinaison plus forte de la boussole, par-delà le 18me degré nord-ouest (ce qui ne fait qu’une différence de deux degrés avec celle qu’elle offre dans la baie de la Table, au Cap de Bonne Espérance), nous firent conjecturer que nous n’étions pas loin de cette pointe de l’Afrique. Cette variation de l’aiguille est le moyen le plus facile, et, en quelque sorte, le plus sûr que les navigateurs hollandois emploient pour reconnoître le Cap, et pour y déterminer, ou dans les environs, le degré de longitude ; vu que les éclipses du soleil et de la lune ne sont pas assez fréquentes pour en pouvoir faire usage chaque fois qu’il seroit nécessaire, et le vacillement continuel du vaisseau rendant, pour ainsi dire, impossibles les observations que présentent les satellites de Jupiter. En supposant l’exactitude de l’instrument et la justesse des observations, on peut compter avec certitude sur la variation de l’aiguille. Par exemple, si, en arrivant à la latitude du cap Saint-Augustin sur