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en chef en prend huit sols pour lui ; le premier conseiller onze sols ; son adjoint six sols ; le premier garde-magasin deux sols et demi ; le second un sol et demi, et le troisième un sol.

Le capitaine ou chef de la milice est assis au conseil ; mais il n’a que voix délibérative. Ses appointemens sont fort modiques, et ne suffisent même pas à son entretien.

Le fiscal, qui est en même tems baillif du village, doit veiller à la perception des droits de la Compagnie, et régler à l’amiable les petits différends qui peuvent survenir entre les habitans indigènes des peuplades qui appartiennent à la Compagnie. Il punit les fautes qu’ils peuvent commettre, soit en les faisant attacher à un poteau appelé chambokken, où on les fouette aussi quelquefois, soit en leur faisant payer des amandes pécuniaires, qui font le principal revenu de sa place. On m’a conté à Chinsura plusieurs exactions de cette espèce qui passent l’imagination. Ce fiscal fait payer aux riches Banians jusqu’à vingt et même vingt-cinq mille roupies pour la moindre bévue ; et quand on n’est pas assez prompt à fournir les sommes qu’il exige, il tient les soi-disant coupables attachés au poteau jusqu’à ce qu’elles lui soient comptées.