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pensoient quelques-uns de ses prédécesseurs, et sur-tout de ce qu’il falloit par an pour cet objet au gouverneur de Calcutta, dont la maison coûtoit annuellement plus de cent mille roupies, ainsi qu’il me l’a dit lui-même. Le directeur est la seule personne qui dans les possessions de la Compagnie, ait le droit de se faire porter dans son palanquin assis dans un fauteuil. Cela n’est même pas permis au directeur remplaçant avant que le directeur sortant ne lui ait remis ses pouvoirs. Quand il sort de la porte de la loge, la garde se met aussitôt sous les armes et le tambour bat aux champs. Il est précédé de six ou huit sjabdars ou d’un plus grand nombre s’il le juge convenable, ainsi que de quelques pions et autres serviteurs. Lorsqu’on le porte par le village ou qu’il va en voiture, les habitans de quelques endroits sont obligés de jouer de divers instrumens du pays. Les sjabdars sont des domestiques mores, dont on se sert pour faire des commissions et augmenter la suite du directeur. Ils sont armés de longs bâtons garnis d’argent par les deux bouts, avec lesquels ils marchent devant le palanquin du directeur et des deux premiers conseillers ; mais ces derniers ne peuvent en avoir que deux, dont les bâtons ne sont garnis d’argent que par un bout.