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Près du fort, les Anglois ont commencé à former une darse sèche, laquelle est la seule que les Européens aient jusqu’à présent dans les Indes.

Ils étoient de même occupés à former, à environ deux lieues au-dessous de Calcutta, deux batteries sur le Gange ; c’est-à-dire, une de chaque côté du fleuve. On m’a dit aussi qu’ils se préparoient à en établir une autre sur l’angle de terre que forme le confluent du Gange et de la branche d’Hougly ; afin de pouvoir disposer entièrement à leur gré de la navigation de ce fleuve.

Si jamais l’Angleterre vient à perdre le pouvoir dont elle jouit dans ces contrées, ce ne sera sans doute que par les dépenses énormes qu’elle est obligée de faire pour l’entretien de ses forces militaires, lesquelles sont cependant nécessaires pour contenir les habitans indigènes, et pour prévenir les révoltes. Mais cela les force aussi à épuiser totalement ce pays. Leur navigation du Bengale dans toutes les parties de l’Inde est fort considérable, ce qui exige un grand nombre de vaisseaux et d’hommes qui arrivent journellement à Calcutta, ou qui en partent ; de sorte que cette factorerie a tout le mouvement d’une grande ville de commerce.