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vache, dont ce pauvre peuple se sert pour combustible quand elle est bien sèche. Cependant il faut moins attribuer ces indignes vexations à la Compagnie angloise qu’à leurs rapaces employés, qui n’épargnent aucun moyen, quelqu’injuste qu’il puisse être, pour satisfaire leur avarice. En ne s’opposant pas à ces monopoles qui, en 1770, ont causé l’affreuse disette dont j’ai parlé dans mon voyage, le gouverneur anglois de Calcutta donna naturellement à penser qu’il les autorisoit et qu’il y participoit plus ou moins lui-même.

Il s’en faut de beaucoup que le gouverneur anglois ait sur ses subdélégués la puissance que les gouverneurs et directeurs hollandois exercent sur ceux qui se trouvent sous leurs ordres. Il n’y a presque point de subordination parmi eux, et leurs employés jouissent de l’avantage de parvenir, après un certain nombre d’années de service, aux places supérieures qui viennent à vaquer. Cet avancement ne dépend point des chefs, comme chez notre Compagnie des Indes, où l’on ne craint point de faire des passe-droits aux personnes qui ont servi long-tems avec zèle et activité, et cela faute de quelque ami puissant qui les protège.

C’est à Calcutta, ou Coulicatta, comme le