Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/365

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sant tuer tous les Anglois qui n’avoient pu gagner leurs vaisseaux. Ces premières hostilités conduisirent naturellement à une guerre dans laquelle les Anglois eurent le bonheur de vaincre les troupes du nabab, de prendre Dhéli, capitale de l’empire, et de se saisir de l’empereur même. Ils mirent alors à contribution une grande partie de ce puissant état, particulièrement les royaumes de Bengale et de Bahar, dont ils sont absolument les maîtres depuis ce tems.

La plus grande victoire qu’ils remportèrent fut celle de Plassi, qui décida du sort de ces contrées : là, avec cinq cents Européens et un petit nombre de sipahis, ils furent obligés de faire tête à une armée de cinquante mille hommes, commandée par Soudja Dawlat, grand visir de l’empire de l’Indostan. Ils ne durent certainement leur victoire qu’au désespoir ; car il falloit ou vaincre ou mourir.

Le général Clive, qui avoit le commandement des troupes à cette bataille, en remit le soin au colonel Coots, et se tint à l’écart caché dans son palanquin ; il ne se montra même que lorsqu’il fut bien certain de la déroute entière des ennemis. Voilà ce qui m’a été raconté par plusieurs officiers anglois qui s’étoient trouvés à cette bataille.