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de Bahar. C’est un sel mêlé de terre qui sort du sol de cette contrée. On met cette matière dans de grands baquets, où on le délaie dans de l’eau jusqu’à ce que les particules du salpêtre soient fondues ; alors on décante l’eau qui s’en trouve chargée, et on la fait bouillir dans de grandes chaudières pour la faire évaporer, tandis que le salpêtre se précipite au fond. Ensuite on l’entasse dans des sacs pour être mis dans le commerce.

En 1770, six vaisseaux de la Compagnie ont pris au Bengale plus de deux millions et demi de livres de salpêtre : trois de ces navires étoient destinés pour Batavia et les trois autres pour l’Europe.

La gomme-lacque est produite par de petits insectes qui ressemblent beaucoup aux fourmies volantes. C’est dans la partie orientale du Bengale et au royaume de Pégu qu’on en récolte le plus. Les habitans fixent en terre de petits bâtons, sur lesquels ces insectes viennent en grand nombre déposer un suc gluant. Lorsque le soleil a durci ce suc, il en résulte une espèce de gomme résineuse, laquelle donne dans l’eau une belle couleur rouge, qui sert à la teinture des toiles, particulièrement sur côte de Coromandel. On fait aussi purifier cette gomme sur le feu pour en for-