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apporte les gâteaux chez le chef du lieu, où on les examine avec soin, pour en former des assortimens de différentes qualités ; après quoi on les met dans des caisses carrées, doublées de cuir, sur lesquelles on marque le poids brut de ces caisses, et on les fait partir de Patna pour Hougly et Chinsura. Ici on pèse de nouveau ces caisses ; et si le poids brut ne diffère que de deux ou trois livres du poids brut indiqué à Patna, on l’estime exact, parce que l’opium est sujet à se désécher et à diminuer de poids. Si le poids, au contraire, est plus fort, c’est un signe que l’opium a pris de l’humidité pendant la route : on le déballe alors pour le faire sécher et on l’assortit de nouveau avant de le faire partir pour Batavia. On compte qu’une pièce de terre de dix toises en carré produit cinq à six livres d’opium.

Une personne de Patna, de qui je tiens ces faits, m’a assuré que dans la province de Bahar, on rassemble tous les ans environ seize mille maons de ce suc ; ce qui fait plus d’un million de livres pesant, dont la plus grande partie est transportée par terre dans l’Indostan ; de là il est dispersé par toute l’Asie.

Le salpêtre est une autre production importante qu’on exporte tous les ans du Bengale, et qui vient également de la province