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gne, et par conséquent sans aller chercher les vents d’ouest au 34 ou 35°, avec lesquels on se dirige à l’est jusqu’à ce qu’on ait le canal pour passer convenablement la ligne ; et ces accidens ne sont pas fort rares. Il y a ici, à la latitude nord d’environ 18°, une infinité de rochers et de bas fonds, dont les uns sont couverts d’eau et les autres à nu. Ces écueils s’étendent de la côte en mer vers l’est, à la distance de vingt milles au moins. Les vaisseaux qui s’y engagent courent le danger d’y échouer, ou du moins de ne pouvoir continuer leur voyage. Aussi la Compagnie charge-t-elle les chefs de ses bâtimens de faire rendre des actions de grâce au ciel, et de distribuer ensuite une mesure de vin à chaque homme de l’équipage, du moment qu’on a franchi ce passage dangereux.

À la latitude du cap Saint-Augustin, nos boussoles avoient varié de deux degrés au nord-ouest, et à la hauteur des Abrolhos d’un demi degré au nord-est.

Par la latitude sud de 22° le vent alisé d’est nous quitta, et devint variable ; en retournant néanmoins le plus souvent vers l’est, et quelquefois aussi vers le nord, jusqu’à la latitude du 30 ou 31°, où nous reprîmes les vents d’ouest ; lesquels, lorsqu’ils souffloient du