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Le coton est purifié de ses ordures par une corde tendue à une baguette en forme d’arc ; ensuite il est filé par les femmes, et les hommes en tissent de là toile. Ces manufactures de toiles portent le nom d’arrengs. Chaque canton fournit une différente espèce de toile.

On ne fabrique point ici les toiles peintes connues sous la dénomination de chitsen ou toiles de Perse ; celles-ci viennent de la côte de Coromandel, excepté quelques-unes qu’on fait à Patna, dans la province de Bahar, et qui portent le nom de chitsen ou toiles de Patna.

Les plus belles toiles et les mousselines se fabriquent aux environs de Daca, où l’on récolte aussi le coton de la plus fine qualité.

L’opium est un des principaux articles de commerce, par les exportations qu’on en fait tant dans l’intérieur des terres que par mer sur la côte de Coromandel et à Batavia. On ne le trouve pas au Bengale même, mais dans la province de Bahar, qui y avoisine ; toute la partie qui s’en transporte par mer descend le Gange par le Bengale. La Compagnie hollandoise en exporte pour son compte plus de cent mille livres par an, qu’on fait passer à Java, aux Moluques et dans d’autres îles à l’est. Les habitans de ces îles en sont fort