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n’est pas bon à manger. Ils ne laissent croître cet arbre qu’à la hauteur de trois ou quatre pieds hors de terre ; ce qui empêche les feuilles de se durcir ; sans cela la soie est plus grossière et d’une moindre qualité.

Pendant ce tems on prépare une natte garnie d’un rebord de deux pouces de hauteur, lequel court en spirale vers le centre, en conservant la distance d’un pouce et demi.

Aussitôt qu’on s’apperçoit qu’un ver va commencer sa métamorphose, on le sépare des autres pour le placer entre les rebords de la natte, où il fait son cocon, qu’on met dans de l’eau tiède pour le dévider. Les chrysalides qui sortent de ces cocons dévidés ne servent point à pondre d’autres œufs ; on conserve pour cela des cocons qu’on laisse percer par les phalènes ; les cocons dévidés servent à faire le fleuret.

Le capok ou coton avec lequel on fabrique les toiles vient sur une espèce d’arbrisseau, ou à des arbres qu’on trouve en abondance au Bengale ; mais pas en assez grande quantité cependant pour toutes les toiles qu’on y fabrique annuellement ; on en tire pour cet effet beaucoup de Surate. Il y a aussi des toiles dont la main-d’œuvre demande deux sortes de coton.