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timens, qui, par ce moyen, se rendent avec une grande célérité d’un endroit à l’autre.

Les voyages par terre se font en palanquin qui est une espèce de litière ; et pour le chariage des marchandises et denrées on se sert de voitures traînées par des buffles ou des bœufs ; cependant c’est assez généralement par eau que se font ces transports, vu la grande commodité qu’offrent pour cela les branches de la rivière et les canaux qui traversent le pays en tous sens.

Parmi les quadrupèdes qu’on trouve au Bengale, c’est l’éléphant qui doit tenir la première place, à cause de sa grandeur. J’en ai vu à Hougly qui avoient plus de douze pieds de haut : ils étoient conduits par leurs cornacs, à qui ils obéissent avec une étrange docilité.

Les forêts sont remplies de tigres, qui se rendent même souvent sur les habitations. Il y en avoit dans des cages de bois, chez les Anglois de Calcutta, qui avoient la taille d’un grand veau. Les gens riches du pays s’amusent à les faire combattre contre des éléphans, contre des buffles et contre d’autres animaux. On rencontre dans les forêts une énorme quantité de ces buffles, qui sont beaucoup plus grands et plus féroces que nos taureaux. Leurs cornes ont au moins cinq pieds de long. Ils