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me plus. On donne le nom de badjerah à ceux dont se servent pour voyager les Européens et les gens riches du pays. Leur forme extérieure est la même que celle des autres bâtimens ; mais l’intérieur en est disposé plus commodément pour les voyageurs. Du centre à la poupe il y a deux chambres avec de petites fenêtres sur les côtés ; au milieu elles ont six à sept pieds de hauteur, de sorte qu’on peut s’y retourner à son aise. La pièce de derrière sert de chambre à coucher. Ces barques sont de différentes longueurs, depuis vingt-cinq jusqu’à soixante pieds et davantage même. On les fait marcher par le moyen de six jusqu’à vingt rameurs. Les rames sont de longs bâtons, au bout desquels est cloué une petite planche, avec laquelle ils frappent l’eau obliquement en arrière. Un peu plus vers la proue est placé un mat, qui sert à une voile carrée quand on a vent arrière ; mais en serrant le vent, elles dérivent obliquement, parce qu’elles n’ont point de quille et ne tirent qu’un pied ou un pied et demi d’eau.

Ils ont une autre sorte de barques, appelée boulia : ces barques sont fort longues, fort étroites et fort basses ; aussi ne sont-elles destinées qu’à porter des marchandises. On ne se sert point de rames, mais de pagaies, sur ces bâ-