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nus, dont ils n’accordent à celui-ci et à l’empereur que ce qu’ils jugent convenable à leurs intérêts ; aussi peut-on assurer que le nabab n’a plus qu’une vaine représentation dans ces contrées, sans posséder, pour ainsi dire, le moindre pouvoir.

Chaque district a son gouverneur particulier, sous le nom de fausdar, lequel rend compte de sa gestion au nabab. Ce fausdar installe dans chaque village un semidar, dont l’office est de juger des différends qui surviennent entre les habitans du lieu et des environs.

Il n’y a pas d’autre monnoie au Bengale, et même dans tout l’empire de l’Indostan que les roupies d’or et d’argent. Tout l’or et tout l’argent qui vient de l’étranger est aussitôt marqué d’un poinçon, ou bien on l’envoie à la monnoie pour en battre des roupies, dont le type consiste en quelques lettres persanes. Ces roupies perdent tous les ans de leur valeur, et cela pendant neuf ans ; alors les roupies sic sont comptées pour des roupies arcat.

Lorsque les roupies sortent de la monnoie on les appelle roupies sic, pendant la première année. C’est-là l’argent que la Compagnie emploie pour ses transactions commerciales, quand c’est à la monnoie de Moxudarat que ces roupies ont été frappées ; et c’est d’a-