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tils. Le péché contre nature est non-seulement fort commun parmi eux, mais celui de bestialité même ; ils aiment sur-tout beaucoup les moutons.

Les femmes s’adonnent également à ces crimes. Un de mes amis, qui avoit demeuré long-tems à Patna, m’a raconté qu’une femme More avoit voulu, comme une nouvelle Pasiphaë, assouvir sa fureur érotique avec un étalon ; ce qui lui coûta la vie peu d’heures après. Je ne pense pas qu’il y ait au monde de pays où l’on soit plus adonné à toute sorte de débauches que dans les parties inférieures de l’Indostan ; non-seulement parmi les Mogols et les Bengalois, mais parmi les Européens même : le climat contribue sans doute beaucoup à ces mœurs dépravées.

Les vêtemens des gens opulens et ceux des pauvres sont à peu près les mêmes ; ils ne diffèrent que par le plus ou moins de luxe. Ils portent une longue robe, appelée kabay, ainsi que nous l’avons déjà dit. Leurs reins sont garnis d’une ceinture dans laquelle il y a d’un côté une arme d’acier fin longue d’environ quatorze pouces ; elle est large près du manche et se termine en pointe. Le manche a de chaque côté deux gardes qui garantis-