Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nent à quelque distance et laissent ainsi couler la liqueur, sans serrer les lèvres et sans prendre haleine ; cependant ils n’en répandent jamais une goutte. Les chaises et bancs ne sont pas en usage parmi eux.

Les Mores ou Mogols composent une autre partie des habitans du Bengale ; ce peuple vient de la Tartarie. Les Mores ont, en général, le tein plus brun que les Bengalois, quoiqu’il s’en trouve cependant qui sont assez blancs ou plutôt jaunâtres, mais ceux-ci sont nés plus au nord. La plupart de ceux qui demeurent autour d’Agra et de Dhéli sont blancs en comparaison des habitans des provinces méridionales, ainsi que me l’a dit le missionnaire françois dont j’ai parlé plus haut.

Ils ont un caractère plus décidé que les Bengalois, et leurs sipahis sont d’assez bons soldats, quand c’est un officier européen qui les commande ; du moins suivant le témoignage des Anglois qui les emploient souvent à leur service.

Ils professent la religion mahométane ; aussi ont-ils en horreur le culte des idoles des Gentoux ; malgré cela ils ont des mœurs infiniment plus corrompues que ces pauvres Gen-