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tre autres, les raclures d’un bézoar artificiel qu’on compose à Goa, d’une forte odeur aromatique, qu’ils administrent ordinairement avec un peu d’eau et de sucre. Ce dernier ingrédient entre, pour ainsi dire, dans toutes leurs compositions médecinales, et le médecin qu’on fait chercher ne néglige même jamais d’en apporter avec lui.

Le salut des Bengalois consiste à se toucher le front de la main droite, et à incliner la tête en avant. Pour faire une salutation respectueuse, le salam ; ils commencent par poser la main droite sur la poitrine, puis ils en touchent la terre, et la portent ensuite à leur front. Ils ne négligent pas non plus d’employer des expressions humbles et flatteuses pour captiver la bienveillance de ceux dont ils espèrent quelque service ; le moindre de ces flagorneries est de dire : Je suis votre très-humble esclave. Mais ce ne sont là, comme en Europe, que des phrases banales et vides de sens.

Ils refusent de boire au même verre et de manger de la même assiette avec un Européen ou un Mahométan ; ils montrent ce même scrupule vis-à-vis des personnes d’une autre caste. Pour boire ils ne portent point le pot ou le verre à la bouche, mais le tien-