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se servent pour cela de l’insertion. Les suites de cette première méthode sont généralement fort heureuses, quand on a prépare le corps par des purgations et des lavages. Le lendemain de l’inoculation le malade est attaqué de la fièvre, laquelle est bientôt suivie de l’éruption, et au bout de trois semaines l’opération est parfaitement finie.

Les médecins bengalois, qui sont presque tous de la caste des bramines, sont en grande considération parmi le peuple ; cependant ils ne m’ont pas paru fort versés dans leur art, car ils se trompent souvent sur le véritable caractère des maladies, et le moindre accident qui survient suffit pour les embarrasser, ainsi que j’en ai vu quelques exemples ; mais leurs remèdes, qu’ils se transmettent de père en fils, semblent fort efficaces, quand ils parviennent à saisir la nature du mal qu’ils ont à traiter.

Ils n’ont aucune connoissance de l’anatomie, parce que leur religion leur défend de verser du sang et de disséquer le corps humain. Quand ils tâtent le pouls, ils agitent continuellement les doigts sur le poignet du malade. Suivant eux, toutes les maladies proviennent de trois causes, la chaleur, le froid et la bile. Leurs remèdes sont généralement des productions du pays ; ils emploient, en-