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bes ; j’ai vu des personnes qui les avoient aussi grosses que le milieu du corps d’un homme. La gangrène est la suite ordinaire de cette bouffissure. Comme ils n’ont point de chirurgiens pour prévenir ce mal ou pour couper quelque membre affecté, il faut nécessairement que le patient subisse une mort douloureuse.

Une autre maladie qu’on doit y craindre, est une espèce de fièvre connue sous le nom de jounibad ; dont le malade meurt ordinairement avant le troisième jour ; ou bien elle est suivie de la cécité, de la surdité et d’un marasme formel ; quelquefois aussi on est attaqué d’une paralysie générale dans tous les membres. Les médecins du Bengale sont plus habiles à guérir cette maladie que les Européens, parce que les symptômes caractéristiques n’en sont pas équivoques, et que c’est une maladie endémique.

La petite vérole doit être considérée aussi comme une des maladies propres au Bengale ; elle commença à régner avec force peu de tems avant que je quittasse le Gange. L’inoculation est connue chez les Bengalois, qui la pratiquent en mettant en poudre quelques grains de petite vérole qu’ils font avaler aux patiens dans quelque liquide. Il y en a fort peu qui