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qui forme un concert assez agréable, du moins au goût des Bengalois : ils accompagnent ces instrumens de leur voix qui ne sont rien moins que belles. Ces danseuses sont magnifiquement habillées à leur manière, avec des bracelets d’or et d’argent autour des bras ; leurs doigts sont garnis de bagues, et elles ont un anneau passé à travers le cartilage du nez, le tout de ces mêmes métaux. Sur le côté gauche, elles portent de petits cercles d’or en forme de cors de chasse. Leur vêtement consiste en un caleçon à la moresque qui leur tombe sur les talons, et qu’elles attachent autour des reins ; par-dessus ce caleçon elles ont une robe à courte taille, et dont le bas ressemble au jupon des femmes d’Europe. C’est par le moyen de cette espèce de corcet qu’elles relèvent leur sein, qui s’en trouve entièrement couvert. Les manches descendent sur le poignet, où elles sont fermées par de petits boutons. Leurs cheveux, d’un noir de jais, sont retroussés lisses autour de la tête, et attachés par derrière : elles ont grand soin de les faire reluire en les frottant d’huile. Par-dessus cette coëffure elles portent un voile de mousseline, dont elles se couvrent de tems en tems le visage en dansant. Leur danse consiste à pirouetter sans cesse, et à gesticuler du corps