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distinctive qu’ils ne quittent jamais ; c’est une petite corde qu’ils ont autour du col, et au bout de laquelle il y a un morceau de corail qui leur pend sur la poitrine. Les autres castes leur témoignent un grand respect, auquel ils ne répondent qu’en montrant leur main ouverte. Cette caste des bramines est divisée en différentes classes. Il y en a qui sont en telle vénération que le peuple regarde comme un grand bonheur de boire un peu de l’eau dans laquelle ces saints personnages ont lavé leurs pieds. C’est le chef des bramines qui est le gardien du vedam ; lequel contient les rites de leur religion. Ce livre est écrit, dit-on, en lettres persannes, sur une certaine sorte de papier que les vers ne peuvent attaquer.

Les bramines ne négligent jamais d’aller se baigner dans le Gange au lever du soleil. Avant d’entrer dans l’eau, ils font quelques salammas au fleuve ; après quoi ils prennent de l’eau dans le creux de leurs deux mains et la présentent avec de nombreuses salutations au soleil, et en aspergent ensuite toutes les parties de leur corps l’une après l’autre, en finissant par leur front et leur poitrine. J’en ai vu qui, pendant qu’ils se baignoient, avoient à la main un petit vase de cuivre en forme de coquille, avec lequel ils puisoient de l’eau dans