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bras ; elles avoient le corps d’un homme et la tête d’un chien, avec des arcs bandés et d’autres instrumens de guerre dans leurs mains. Il y en avoit de noires, d’autres étoient d’une couleur jaunâtre ; celles-ci étoient seules, celles-là se trouvoient accompagnées de leurs femmes.

Dans quelques pagodes il n’y avoit point de figures ; mais seulement une pierre noire fort polie placée sur un autel circulaire jonché de fleurs et de bois de sandal : ils montroient encore plus de vénération pour ces pierres que pour les idoles même. Ces adorations se bornent à se prosterner par terre, et à faire des salammas ou salutations avec les mains ; tandis qu’ils récitent en silence leurs prières.

Leurs offrandes consistent en fleurs, riz et des coupons de soie et de toile de coton, quelquefois aussi en petites pièces d’or et d’argent. On place ces dons devant l’idole, et les bramines, qui sont censés la garder, en tirent bon parti. Ces prêtres veillent jour et nuit dans les pagodes.

Ces bramines, que les habitans du pays appellent bramanes, et auxquels les anciens ont donné le nom de brachmanes, forment la première et principale caste du peuple, ainsi que je l’ai déjà dit. On les reconnoît à une marque