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son corps, et on emploie tous les moyens possibles pour le guérir promptement.

D’autres se passent, par dévotion, au travers de la langue des chevilles de fer, qui ont quelquefois jusqu’à un doigt d’épaisseur, et qu’ils ne quittent point pendant tout le tems que dure la fête. Il y en a aussi qui se font des trous de chaque côté du corps par lesquels ils passent une corde qu’on tend fortement, et le long de laquelle ils courent en avant et en arrière. D’autres se font écraser sous les larges roues d’une haute voiture remplie de monde, et qu’un grand nombre d’hommes fait mouvoir : cela est plus en usage chez les Gentoux de la côte de Coromandel que parmi ceux du Bengale. Ils s’infligent encore d’autres tortures pendant cette fête, dont celles que je viens de citer sont néanmoins les principales et les plus remarquables.

Toutes ces fêtes ne se célèbrent pas également chaque année aux mêmes jours ; elles sont quelquefois avancées ou reculées, selon que les bramines jugent ces jours propices ou malheureux. Leur superstition à cet égard est incroyable ; de manière qu’ils n’entreprendroient absolument rien un jour que leurs prêtres auront indiqué comme fatal. Ils ont la même idée relativement aux nombres : le nom-