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qu’on regarde ce contretems comme un très-mauvais augure.

Comme durant ces trois nuits la salle étoit ouverte à tout le monde, elle ne cessa d’être remplie. De tems à autre on aspergeoit tous les assistans avec de l’eau-rose, et l’on frottoit même avec de l’huile de cette fleur la tête et les mains des principaux d’entre eux.

Le 10 octobre, le cinquième jour avant la pleine lune, et le quatrième de la fête, étoit le tems stipulé par les bramines pour faire des offrandes au Gange. Cette cérémonie se fit non-seulement à Chinsura, mais dans tous les autres endroits le long du fleuve, avec plus ou moins de pompe, suivant les moyens des habitans.

Dans l’après-midi, on sortit toutes les niches des maisons où elles avoient été exposées ; ce qui se fit avec un grand concours de monde. On plaça les divinités devant les portes sur des brancards, le dos tourné au chemin qu’elles dévoient prendre. Quatre hommes les portèrent ainsi sur leurs épaules. De chaque côté il y en avoit deux autres qui, avec des éventails faits de plumes de paon, écartoient de ces idoles les mouches et autres insectes. Deux autres encore précédoient le brancard avec des trompettes, tan-