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de forme semi-circulaire, contenant plusieurs figures barroques d’argile, toutes peintes et fortement dorées. La figure principale représentoit une femme appelée Doulga, avec deux grands et deux petits bras. Dans une de ses mains elle tenoit la tête décolée d’un homme ; dans la seconde une coupe ; dans la troisième un morceau de bois, et dans la quatrième quelque chose qui ressembloit assez à un livre. De chaque côté il y avoit deux figures d’hommes plus petites, qui, à ce que me dit le Banian, dévoient représenter ses enfans. Au bas de ces figures, on voyoit celle d’un animal étrange, ayant le corps d’un cheval et la tête d’un dragon ; et près de ce monstre étoit une horrible figure d’homme qu’il paroissoit vouloir dévorer.

La partie du corps qui servoit à indiquer le sexe de ces figures étoit nue, dans une position et d’une grandeur dont ces peuples aveugles peuvent seuls soutenir la vue sans rougir.

Le bord extérieur de la niche étoit divisé en petits compartimens carrés, sur lesquels on avoit représenté les actions de ces divinités ; mais toutes les figures en étoient horriblement mal exécutées.

Ça et là on trouvoit aussi la représentation d’une divinité qu’ils adorent sous le nom de