Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la matière et la difficulté du travail ; ou bien on fait un prix à la journée, qui ne s’élève guère au-dessus de six ou sept sols de Hollande. Après quoi ils se mettent à l’ouvrage en se servant également de leurs mains et de leurs pieds ; car ils ont l’art de tenir et de manier les objets avec les doigts et la plante du pied d’une manière aussi ferme et aussi adroite que nous pourrions le faire avec nos mains. Après avoir fini leur besogne ils reprennent leur cassette et vont se placer de nouveau sur le marché pour y attendre avec patience de nouvelles pratiques.

Le bas peuple n’a pour tout vêtement qu’un morceau de toile jeté autour des reins, qu’on passe ensuite entre les jambes ; il y en a qui ont la tête couverte d’un morceau de toile ; cependant la plupart vont la tête nue. Ceux d’un rang un peu supérieur portent une robe de coton blanc, laquelle se croise sur la poitrine et va jusqu’aux épaules ; ils l’attachent par le milieu avec des rubans, qui ne peuvent se nouer que du côté droit ; ce qui sert à les distinguer des Mogols ou Mahométans. Cette robe leur descend jusque sur les pieds. Ils ne portent point de bas, mais ont des espèces de pantouffles dont le quartier est rabattu et le bout recourbé, dans le goût des babouches