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même sentir devant Voltha, mais non du côté où mouillent les vaisseaux.

C’est depuis Serampour jusqu’à Hougly qu’on éprouve le courant le plus rapide. Le lit du fleuve est composé d’une vase molle ; mais ses bancs et aterrissemens sont d’un gravier dur.

C’est aux mois de mars et d’avril que la rivière est la plus basse ; et dans ce tems elle se trouve, pour ainsi dire, à sec devant Chinsura, où est la loge de la Compagnie ; de sorte qu’il ne reste à la basse marée qu’un petit canal du côté opposé de cette loge.

À son embouchure, près d’Insely, le Gange peut avoir environ quatre milles d’Allemagne de large ; mais il se rétrécit insensiblement, de manière que devant Chinsura et plus haut, sa largeur n’est que d’une demi-lieue.

Le rapide courant de ce fleuve rend ses eaux constamment épaisses et troubles ; aussi ne sont-elles potables qu’après avoir reposé quelque tems. Pour les rendre promptement limpides on se sert de certaines petites fèves qui croissent dans ce pays : on écrase une de ces fèves avec un peu d’eau sur une pierre, après quoi on la jette ainsi moulue dans un tonneau d’eau, laquelle, par ce moyen, se