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lité les marchandises et les denrées d’une place à l’autre ; et c’est aussi par ces mêmes canaux qu’il y a communication entre les principaux bras du fleuve. J’ignore si ces canaux sont l’ouvrage de la nature ou s’ils sont artificiels.

Ces canaux sont garnis de chaque côté d’un grand nombre de villages et d’hameaux, ainsi que de champs cultivés et de prairies, dont l’ensemble forme un aspect ravissant.

Parmi ces branches il y en a qui, par leur profondeur et leur largeur sont navigables pour de grands vaisseaux ; et parmi ceux-ci on distingue la Branche du Lièvre (Haze-Spruit) ; qui traverse en ligne droite le pays vers la ville de Daca, et que les pilotes hollandois sondèrent, en 1768, par ordre du directeur, pour voir si l’on pourroit par-là conduire les vaisseaux en mer, au lieu de les faire passer devant Insely, afin d’éviter le danger qu’on court dans le passage appelé le Jennegat. Ces pilotes y trouvèrent, à la vérité, une profondeur convenable pour les grands vaisseaux ; mais il y eut d’autres raisons qui les détournèrent de les faire passer par-là dans la mer.

L’embouchure du Gange est barrée par de grands bancs de sable fort dangereux, dont