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dant une partie de l’année du nord, et pendant l’autre partie du sud ; et les mêmes vents qui se font sentir sur le continent règnent aussi en mer le long de la côte de Coromandel et du golfe de Bengale.

Au changement des moussons, c’est-à-dire, quand le vent court du nord au sud, ou du sud au nord, il y a ordinairement des grains et de fortes tempêtes. Lorsque ces vents soufflent avec la plus grande violence, on les appelle l’éléphant (de olyphant) : il est fort rare qu’un vaisseau puisse résister à ces terribles ouragans.

Cinq vaisseaux de la Compagnie qui mouilloient au mois d’octobre 1754 sur la rade de Voltha, se trouvèrent assaillis par de pareils coups de vent, qui les jetèrent sur la rive, de manière à ne pouvoir plus être mis à flot ; le sixième vaisseau, qui alla de même échouer, ne fut sauvé qu’avec beaucoup de peine. Ces changemens de mousson se font néanmoins quelquefois sans qu’ils soient accompagnés du moindre coup de vent.

Le sol du Bengale, qui est bas et uni, surpasse en fertilité toutes les autres parties de l’Asie, lesquelles s’y pourvoient de riz et d’autres semblables denrées. Quant à ses productions mercantiles, tels que les cotons, les soies, le