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bâtiment qui sert d’hôpital aux lépreux et à d’autres malades incurables, qu’on y fait passer de Batavia. Ses revenus sont formés des dons charitables des Européens et des Javans ; mais ce sont ces derniers qui contribuent principalement à l’entretien de cet hospice. À environ trois milles au nord-nord-est de Batavia, on trouve l’île d’Edam, dont la circonférence est d’une demi-heure de marche. Elle est garnie d’un grand nombre de beaux arbres, parmi lesquels il y a un figuier des Indes dont vingt hommes ne sauroient embrasser la tige. Les branches extérieures qui descendent à terre y prennent aussitôt racine, et deviennent ainsi, en remontant, des arbres à leur tour : j’en ai vu qui avoient déjà deux pieds de diamètre. Cet arbre est réputé saint parmi les Javans, qui lui portent un grand respect. La Compagnie a des magasins à sel dans l’île d’Edam ; mais elle sert principalement de lieu d’exil pour les malfaiteurs, qui sont condamnés à y travailler aux corderies de la Compagnie.



FIN DES OBSERVATIONS SUR l’ÎLE DE JAVA.