Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la boussole étoit de 10¼° au nord-ouest. Le thermomètre marquoit ce jour-là, sur le vaisseau, à deux heures de l’après-midi, 83 à 84° de chaleur. L’île peut avoir, à ce qu’il nous parut, trois à quatre milles de longueur, sur une largeur de deux milles au moins. Au nord de l’île se prolonge en mer un long récif qui est fort dangereux ; mais sur tous ses autres points la mer paroît assez nette. À six ou sept milles au sud de l’île de Sel est l’île de Bona-Vista, laquelle est d’environ un tiers plus grande que celle-ci, mais son sol est pour le moins aussi bas. Il y a deux collines assez hautes qui dominent sur le reste de l’île. Au nord et au sud s’étendent en mer deux récifs, qui sont également à craindre ; et c’est sur l’un de ces écueils que périt, en 1769, le vaisseau de la Compagnie des Indes orientales appelé le Leimuiden. Ces deux îles nous parurent être fort stériles ; la dernière sur-tout n’offroit à nos yeux qu’un terrain sabloneux, hérissé ça et là de quelques petites dunes.

Nous nous trouvâmes près de ces îles à douze milles et un quart plus à l’ouest que ne le portoit le pointage depuis que nous avions pris la hauteur de l’île de Madère. La foiblesse du vent et la hauteur de la mer ne nous permirent pas de tourner à l’est de Bona-Vista ;