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plus de quarante ans à Batavia, m’ont assuré que la situation actuelle de cette ville différoit infiniment de celle où elle se trouvoit avant l’année 1742.

L’insalubrité de l’air est une autre calamité qu’on éprouve depuis quelques années à Batavia. La cause la plus apparente à laquelle on puisse l’attribuer, c’est l’amas de vase qui encombre les côtes que les eaux de la mer couvrent en partie pendant le flux, et qu’elles laissent à sec au jussant, après y avoir déposé mille choses impures, que l’ardeur du soleil ne tarde pas à faire fermenter, et dont les émanations corrompent l’air ; à quoi se joignent les mauvaises exhalaisons des marais. On se trouve confirmé dans cette idée par l’observation qu’on a faite que dans la partie haute de la ville, qui est la plus éloignée de la mer, les maladies sont moins fréquentes et moins dangereuses qu’aux environs du château, qui se trouve plus près des marais et des vases de la côte. Ces aterrissemens s’étendent déjà, à l’est de la rivière, à plus de deux mille pieds dans la mer.

J’ai dit plus haut, en parlant du royaume de Jaccatra, que c’est une possession que la Compagnie a acquise par les armes, et dont les habitans indigènes, ses sujets immédiats,