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sins de la Compagnie les quantités qu’ils demandoient ; les ouvriers de la Compagnie radoubent aussi leurs vaisseaux sur les chantiers de l’île d’Onrust, moyennant qu’ils paient ces travaux. En 1769, j’ai vu huit vaisseaux anglois sous cette île, et trois autres sur la rade de Batavia. Cependant l’année suivante le conseil des Indes parut avoir changé d’avis sur cet objet ; car on n’accordoit plus alors aux Anglois que de l’eau et du bois à brûler : on approuva généralement cette résolution, et on parut désirer qu’elle restât par la suite dans toute sa vigueur.

La Compagnie se trouve chargée, depuis 1742, d’un autre lourd fardeau, lequel sans doute ne parut pas dans le tems devoir entraîner les conséquences qui en ont été les suites ; je parle ici des primes qu’on accorde aux équipages à leur retour dans la patrie pour les dédommager des bénéfices qu’ils pouvoient faire, avant cette époque, sur les marchandises qu’il leur étoit permis d’apporter pour leur compte, mais dont on avoit souvent fait un grand abus, de sorte que les vaisseaux étoient surchargés par ces marchandises au point que plusieurs ont péri par-là. On pourroit juger des malheurs que la défense de ce commerce particulier a prévenus, en comparant le