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des lieux où elle ne jouit point d’un commerce exclusif. À Java, a Ceylan, et dans d’autres îles à l’est, où sa puissance se trouve établie, il est nécessaire sans doute qu’elle ait des forces militaires pour conserver l’intégrité de son commerce ; mais il me paroît absolument inutile qu’elle se livre à des dépenses qui ne peuvent en rien contribuer à son avantage dans les endroits dont je viens de parler.

Les denrées qu’elle y porte aujourd’hui et qu’aucune autre nation ne peut y introduire, parce qu’elle en a la possession exclusive, telles, par exemple, que les épiceries et le cuivre en barres du Japon, sont des objets dont on ne peut se passer à l’ouest. Il en résulteroit un autre avantage, c’est que les administrateurs, ayant alors un champ moins vaste à surveiller, se trouveroient plus à même de corriger les abus qui se commettent.

Les Anglois ont non-seulement porté un grand préjudice au commerce de la Compagnie à l’ouest ; mais ils ont aussi cherché secrètement, si ce n’est à lui enlever l’île de Ceylan, du moins à lui en rendre la jouissance difficile.

Pendant les dernières guerres de Ceylan, lorsque la Compagnie tenoit tous les ports de cette île bloqués par ses vaisseaux, et que