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par les vaisseaux qu’elles y envoient tous les ans directement d’Europe.

Le commerce des toiles, qui jadis étoit d’une si grande importance pour la Compagnie, se trouve aujourd’hui, pour ainsi dire, entièrement entre les mains des Anglois ; du moins ces derniers mettent-ils de grandes entraves à l’achat de cette denrée.

Je ne parlerai point ici de la probité et de la fidélité des employés de la Compagnie sur les factoreries externes ; cela n’entre point dans mon plan. J’ai eu néanmoins occasion, pendant mon séjour au Bengale, de me convaincre par moi-même combien peu on doit s’en rapporter à leur droiture, et il n’y a pas long-tems que la Compagnie en a eu des preuves non équivoques dans son gouvernement de Coromandel.

Si l’on mettoit le commerce du Bengale, de Surate et de la côte de Coromandel sur le même pied que celui de la Chine et du Japon, et si, au lieu de forts qui exigent de grandes dépenses, on y établissoit simplement des factoreries, les bénéfices qu’il y a encore à faire resteroient les mêmes, et les frais seroient infiniment moindres. Il me semble qu’il ne peut y avoir aucun avantage sensible pour la Compagnie à vouloir affecter la souveraineté dans