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foibles compétiteurs. L’Angleterre étoit loin d’avoir cette puissance maritime où elle est parvenue depuis, et les princes indiens préféroient alors de traiter avec les Hollandois plutôt qu’avec leurs voisins ; mais tout cela est fort changé aujourd’hui. Les Anglois, qui, dans ces tems, tenoient un rang subalterne dans ces contrées, sont maintenant pour le moins aussi puissans dans l’ouest de l’Inde que la Compagnie peut se flatter de l’être dans l’est. Ils sont même parvenus à prescrire des loix à l’empereur de l’Indostan, et se voient par conséquent maîtres du commerce qui se fait dans ses états, particulièrement à Surate et au Bengale, qui donnoient autrefois d’immenses bénéfices à la Compagnie, tant par les marchandises qu’elle y portoit que par celles qu’elle en prenoit en retour. Peut-être qu’en calculant les dangers qu’offre la mer, les avances que demande le frettement des vaisseaux et les intérêts des capitaux qu’on y emploie, trouveroit-on que ces bénéfices sont aujourd’hui fort médiocress.

Ce ne sont pas les Anglois seuls, mais presque toutes les puissances maritimes d’Europe, qui portent maintenant un grand préjudice au commerce des Hollandois dans l’Inde, tant par les possessions qu’elles y ont à l’ouest que